Quel plaisir d’être de l’autre côté du miroir, et de discuter avec vous. En 1853, je suis arrivé courant septembre sur l’Île de Jersey. Le jour même dès la fin du dîner, j’ai bien essayé d’initier les convives, pour la plupart très sceptiques, au spiritisme. J’essayais presque une heure mais la table resta muette, me plongeant dans un considérable embarras. Sa forme carrée contrariait le fluide. J’allais donc acheter le lendemain même dans un magasin de jouets d’enfants une petite table ronde à un seul pied terminé par trois griffes, que je plaçais sur la grande mais qui ne s’anima pas plus que la grande. Je ne me suis pas découragée, les esprits ne sont pas des chevaux de fiacre qui attendent patiemment le bourgeois, mais des êtres libres et volontaires qui ne viennent qu’à l’heure qui leur convient. Le lendemain, même expérience et même silence. Je suis restée calme, confiante, souriante, indulgente à l’incrédulité ; je priais tout le monde de m’accorder pour une dernière tentative. Même Auguste Vacquerie vint avec la ferme résolution de ne croire qu’à ce qui serait trop prouvé. Pendant un quart d’heure, rien, mais les convives m’avaient promis d’être patients ; cinq minutes après, on entendit un léger craquement ; ce pouvait être l’effet involontaire des mains fatiguées ; mais bientôt ce craquement se répéta, et puis ce fut une sorte de tressaillement électrique, puis une agitation fébrile. Tout à coup une des, griffes du pied se souleva. J’ai demandé : – « Y a-t-il quelqu’un ? S’il y a quelqu’un et qu’il veuille nous parler, qu’il frappe un coup. » La griffe retomba avec un bruit sec. Il n’en fallu pas plus pour enfin convaincre mes hôtes.
J’avais également amené quelques plantes exotiques du Mexique, notamment de la datura, une plante relaxante une fois infusée, mais dont les quantités doivent êtres soigneusement calculées. Adèle, la femme de Victor, m’a proposé de l’argent en échange de cette plante, mais je refusais de lui soutirer de l’argent alors qu’elle m’accueillait en sa demeure, je lui donnais donc sans hésiter. Un soir d’octobre 1853, la séance était programmée à neuf heures du soir, je m’y rendais avec hâte, trop heureuse d’avoir converti de si nombreuses personnes à une pratique aussi passionnante. C’est le Docteur Emile qui avait préparé le thé ce soir là, mais après avoir servi son frère, il lâcha la théière dont le contenu se trouva sur le sol. M. Pinson nettoya, et afin de ne pas le vexer, j’allais moi-même en préparer un autre, un classique Earl Grey. Enfin la séance pu commencer, et elle s’avérait très intéressante puisque l’on parvint à établir un contact rapide avec William Shakespeare… à un moment, Jules Allix tourna son visage vers moi. Il suait à grosse goutte. Il a chuchoté quelque chose comme “l’enfant ne verra jamais le soleil”, puis il s’est étalé sur le sol… J’en ai un peu honte mais, j’ai également fait un malaise, heureusement que M. Vacquerie était là pour m’aider et prendre soin de moi.
A la demande de Madame Foucher j’accompagnais le lieutenant Pinson et Adèle Hugo lors d’une promenade en bord de mer. Je n’ai rien de spécial à signaler, si ce n’est que je pense qu’Adèle Hugo est plus amoureuse du lieutenant que l’inverse…
Par contre je ne sais pas où était Madame Foucher. Vous savez, elle est tellement énervée par son mari qu’elle aurait pu cacher le trésor juste pour l’empêcher de se faire remarquer une fois de plus. Si vous aviez vu comme Victor Hugo était déçu que quelqu’un ait déjà pris le trésor !
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