Je suis arrivé à Jersey à la demande de Victor Hugo, dont je suis le médecin depuis plusieurs années. Tout ceci ne me mettait pas particulièrement en joie, et je dois bien admettre qu’à cette époque, j’attendais avec impatience un retour à la normale. Ne vous méprenez pas, les environs étaient agréables quoiqu’un peu effrayant les jours de tempêtes, et ma chambre de Marine Terrace étaient tout à fait à ma convenance. En revanche, l’éternelle mondanité à laquelle il fallait faire face m’épuisait, et j’allais très régulièrement prendre de longues heures de répit afin de ne pas devoir toujours afficher le masque de la bienveillance. J’ai vu passer quelques dizaines personnes qui se prétendaient amies de Victor, le génie qui foudroie les tyrannies, mais peu nombreux étaient ceux sur qui il pouvait réellement compter. J’en voulais à mon frère Jules qui ne connaissait pas très bien Victor, et dont on a appris qu’il arrivait sur l’Île au dernier moment, par un courrier à peine poli, dans son style bien à lui.
Le 24 octobre, Adele souffrait de douloureux maux de ventre. J’ai décidé de rester à son chevet presque toute la matinée, en essayant de diagnostiquer sa maladie. Au final, je lui ai donné quelques médicaments pour l’apaiser et l’ai mise en quarantaine afin qu’elle se repose pour de bon. J’ai passé le reste de la journée à espérer que le traitement que je lui ai prescrit fasse effet. Auguste Vacquerie était très inquiet. Le pauvre, son coeur bat pour Adèle mais depuis l’arrivée d’Albert Pinson, celle-ci ne lui accorde plus qu’une attention… modérée. Et Jules, mon frère, n’a pas manqué de lui faire remarquer, plusieurs fois dans la journée. Il peut être parfois un peu trop franc parfois… Je crois que ça a contribué à envenimer la situation entre-eux, et je sais qu’ils en sont venus au main ce soir-là. Pour calmer tout le monde, un peu avant la séance de spiritisme du soir, j’ai préparé un thé. Je ne suis pas capable de vous dire l’heure exacte, mais j’avais un peu la tête ailleurs, et j’ai renversé la théière. Delphine de Girardin a été réactive, elle est allée en faire un autre. Puis Jules s’est mis dans un état proche de la transe. J’ai vite réalisé qu’il risquait de s’étouffer… j’avais déjà vu des cas de délires, mais d’habitude ils sont précédés de signes avant-coureur… Je suis persuadé que tant que la totale vérité ne sera pas dévoilée sur les raisons de sa crise, nos âmes resteront condamnées à rester liées à ces tableaux…
Ce que j’ai fait le 24 octobre 1853 ? Vous savez vous ce que vous faisiez le 24 octobre il y a dix ans ? Alors imaginez il y a 167 ans ? Bon j’essaie de me creuser la tête. Je sais que je suis allé prendre l’air quelques minutes, et que j’ai vu au loin Albert Pinson et Adèle Hugo se promener en bord de mer. Ils n’étaient que tout les deux, j’en suis sûr. Puis je suis rentré… jouer au billard ! Oui c’est ça je jouais au billard.
Difficile de savoir qui est coupable… Delphine de Girardin avait écrit une pièce de théâtre, mais personne ne voulait avancer l’argent pour qu’elle soit jouée, pas même son mari, ce qui lui causait beaucoup de peine. Je sais qu’au final la pièce a été jouée et que les acteurs avaient été très bien payés !
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